Le Niger souffre de disettes de manière récurrente. Or, dans ce pays pacifique et démocratique, où la population, majoritairement analphabète, double tous les vingt ans, les aides au développement ne manquent pourtant pas. Mais les pressions du FMI et le poids important des ONG affaiblissent l'État et entravent finalement les réalisations nécessaires au développement du pays.
Diffusé dans le cadre des soirées investigation de France 5, le dernier volet de la série En quête d'Afrique entraîne le téléspectateur au Niger, et se penche sur les tenants et les aboutissants de la terrible crise alimentaire qui frappe le pays.
Septembre 2000. Cent quatre-vingt-onze Etats réunis au siège de l'Organisation des Nations unies s'accordent pour essayer de réduire de moitié la pauvreté à l'horizon 2015. Six ans plus tard, les résultats de cet engagement demeurent peu visibles, notamment sur le continent noir.
Tandis que le reste du monde progresse, les pays africains déclinent. C'est le cas du Niger, où quelque 500 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de maladie ou de malnutrition. Le pays a aussi connu en 2005 une disette sans précédent.
Pourtant, depuis 1998, Niamey s'était doté d'un dispositif destiné à prévoir les crises alimentaires. Les responsables de la cellule avaient bel et bien prédit pour l'été 2005 un déficit céréalier de 8 %, qui mettait en danger 3 millions de personnes, mais les fonds nécessaires à cette stratégie préventive n'ont jamais été débloqués.
Pour faire face à la situation d'urgence, Médecins sans frontières a dû lancer dans le pays la plus importante de ses opérations nutritionnelles, recruter 65 expatriés et 600 Nigériens.
Les centres de réhabilitation intensive de l'ONG ont ainsi accueilli des milliers de femmes, prêtes à marcher des heures pour obtenir des soins et de la nourriture pour leurs enfants. Comble de l'ironie, à deux pas de l'un des centres de MSF, le marché local regorgeait d'aliments, disponibles pour ceux qui ont les moyens de les acheter.
Mais la question ne se résume pas à la simple pauvreté des paysans ou aux mauvaises récoltes de l'année. Malheureusement, la dette extérieure du Niger laisse au gouvernement peu de marge de manoeuvre. Toutes ses décisions reposent sur les injonctions dictées par le FMI et la Banque mondiale, parfois à l'encontre des intérêts nationaux.
Beatriz Loiseau
Première diffusion : dimanche 15 octobre 2006 à 21:50 (câble, satellite et TNT).
Durée : 4 x 50'
Réalisation : Jean-Louis Saporito
Production : France 5 / Point du Jour Production / NHK
Année : 2006
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