Prenant ses distances avec le fauvisme, qui lui a apporté la notoriété, Henri Matisse cherche à découvrir le secret de son art. Il entreprend en janvier 1912 un voyage au Maroc : Tanger est "le lieu et la formule" dont il a besoin à ce moment-là. Matisse prend conscience de la nouveauté radicale de sa peinture au contact de l'art islamique, comme il l'écrit alors : "Cet art suggère un espace plus grand, un véritable espace plastique." De sa chambre-atelier dominant la baie de Tanger, Matisse peint des natures mortes, des paysages, des figures, cherchant à concilier la leçon de Cézanne avec les grandes
traditions de l'art oriental. Le peintre s'imprègne de la douceur de la lumière et de l'harmonie des contrastes pour provoquer la sensation de la lumière sur la toile, à la fois par l'opposition des couleurs - vert et bleu essentiellement - et par des angles inédits. Le choix des tableaux de cette période-clef, la vision des paysages marocains, en écho aux citations de Matisse, nous font partager les enjeux de sa création tout au long de ces séjours. Matisse fut le premier à faire la synthèse entre l'art occidental et l'art décoratif oriental, ouvrant des perspectives immenses à l'art moderne.
France, 1999 - 27' - Vidéo
Réalisateur
Yves de Peretti
Scénario et dialogues : Yves de Peretti
Images : Ned Burgess
Son : Dominique Vieillard
Musique : Gérard Marais
Montage : Nadine Tarbouriech
Production : Tanguera Films/IMA (Institut du monde arabe)/Paris Première /Yenta production
Peinture - Mouvements artistiques -
Contact : Yves de Peretti