"J'étouffais, j'avais besoin de respirer, de me trouver", confie-t-elle. À la fin des années 1980, Hiam Abbass quitte sa famille et son village galiléen de Deir Hanna, proche du lac de Tibériade, pour accomplir son rêve d'une carrière au cinéma. Près de trente-cinq ans plus tard, sa fille Lina, née en France du mariage de l'actrice avec le comédien Zinedine Soualem, constate que sa mère n'a jamais parlé de sa vie à Deir Hanna ni des circonstances de son exil. Caméra au poing, elle l'embarque pour un retour aux sources sur les lieux perdus de son passé en Israël et en Palestine. Lina Soualem découvre alors les coups de force de Hiam Abbass pour s'affranchir d'une société traditionaliste et très patriarcale, jusqu'à un départ inéluctable. Ravivés par son récit et d'anciennes vidéos familiales, les souvenirs recomposent la mosaïque sur plusieurs générations d'une tribu marquée par la Nakbah des Palestiniens en 1948. Deux grandes figures émergent de ce voyage mémoriel : la grand-mère institutrice Neemat et l'arrière-grand-mère couturière Um Ali, toutes deux prématurément veuves et élevant au courage de nombreux enfants. Petit à petit, la réalisatrice, "née de la rupture entre deux mondes", éclaire leurs identités plurielles dans le contexte d'une histoire collective douloureuse.
L'actrice Hiam Abbass raconte à sa fille, la réalisatrice Lina Soualem, l'histoire de son exil de Palestine. Un voyage mémoriel émouvant sur les terres de sa jeunesse, où se dessine l'esprit de résistance d'une lignée de femmes marquées par une histoire collective douloureuse.