La Direction Générale de l'Unesco a décidé mardi 1er décembre d'annuler la programmation, prévue en avant-première dans ses locaux le 9 décembre prochain, du film documentaire de Christophe Gargot consacré au Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
Coïncidence
Cette décision est prise au moment où la France et le Rwanda ont annoncé dimanche 29 novembre leur volonté de "rétablir" leurs relations diplomatiques, rompues depuis fin novembre 2006, période à laquelle le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière avait émis plusieurs mandats d'arrêt à l'encontre de proches du président Paul Kagamé. Ces derniers étaient soupçonnés d'avoir prit part en avril 1994 à l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, considéré comme l'élément déclencheur du génocide rwandais qui a fait, selon l'O.N.U., près de 800 000 victimes.
Par cette décision, l'Unesco - Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, dont le siège est basé à Paris - ne craindrait-elle pas d'interférer la "réconciliation" en cours en ne froissant ni la diplomatie française, ni les autorités rwandaises ?
Quoi qu'il en soit, nous nous étonnons de cette décision prise contre un film qui traite sereinement et sans parti pris particulier, des capacités et limites d'un tribunal international qui peine à juger les principaux responsables du génocide rwandais.
Prise à une semaine de l'avant-première, cette annulation pénalise la sortie du film, prévue en France le 16 décembre prochain.
Paris le 2 décembre 2009