Cet album répond à un désir de célébrer un patrimoine soufi dont on ne parle quasiment pas dans le vaste concert des musiques de ce monde. Ceux qui le défendent aux Comores ne le considèrent d'ailleurs pas comme une musique mais plutôt comme une parole nécessaire dans leur cheminement vers Dieu. Un moyen d'élévation spirituelle. Un aspect essentiel de la voie (twarika ou confrérie) qu'ils se sont choisie.
Il y a aussi la volonté de rendre hommage, par cet opus, au Shekhi Ali Amani, né en 1900, mort en 1986 et enterré dans la zawiya (lieu de culte des fidèles d'une confrérie) de Mitsoudje, son village natal, à quinze kilomètres de Moroni, la capitale comorienne.
Le rituel de la confrérie Shaduli, la plus importante des cinq représentées aux Comores, a ici été respecté dans son déroulement le plus classique. La beauté des voix, l'énergie pure des disciples contribuent à entretenir la mémoire sonore d'un héritage spirituel que d'aucuns pensent menacé dans ce "pays de lune" situé en mer indianocéane.