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Isaano Rwanda Culture

Ces femmes qui font la fête

Nous présentent des musiciennes, originaires des quatre coins du monde, symboles de liberté, de fête et de transmission culturelle.
Ces femmes qui font la fête
Genre : Concert

Dimanche 06 septembre 2009

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Musique
France

au Château de Villarceaux (Chaussy, 95)


Mercedes Peón, Galice / Cheikha Rabia, Algérie / Etelvina Maldonado, Colombie / Babi de Bistritsa, Bulgarie / Mazaher, Egypte / Nawal, Comores / Damadakà, Italie / Zalindê, France & Brésil / Chirine El Ansary, Egypte
Animations pour enfants
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Mercedes Peón
La chanteuse Mercedes Peón représente toute la force et la beauté de la musique galicienne. Cette région du nord de l'Espagne, minuscule bout de terre ouvert sur l'Atlantique, fait partie de la grande famille des régions et pays de culture celtique (Irlande, Ecosse, Bretagne…). C'est un lieu d'histoires, une enclave à part, riche de ses populations et de ses coutumes, le terreau parfait pour des musiciens créatifs et voyageurs. La jeune femme au crâne rasé fait partie de cette race. Elle a effectué un minutieux collectage des traditions
d'Immense sur la Costa de la Muerte avant de se lancer dans leur modernisation, liant l'énergie brute de ses musiques aux sublimes envolées de sa voix. On retrouve dans sa mixture la très ancienne houe (sorte de cloche) et la gaïta (cornemuse galicienne), mais aussi les guitares électriques, samplers et autres instruments caractéristiques des musiques contemporaines. Depuis son premier album Isué sorti en 2000, la musicienne n'a cessé de revisiter les mélodies et les rythmes traditionnels de sa région avec fraîcheur et originalité. Son dernier opus Sihá est sorti en 2007.

Cheikha Rabia
Cheikha Rabia est une descendante des Meddehates, ces musiciennes qui parcouraient l'ouest algérien en donnant des concerts exclusivement réservés à un public féminin. Mais cette femme moderne, digne héritière de la grande prêtresse du raï Cheikha Rimiti, n'a pas attendu longtemps pour braver les interdits et s'imposer comme une figure importante de sa musique. La chanteuse algérienne née à Relizane, petit village non loin d'Oran, commence le chant à l'âge de quatorze ans. Elle apprend tous les répertoires, même ceux réservés aux hommes qu'elle travaille en cachette. Elle a à peine dix-huit ans lorsqu'elle obtient le titre de Cheikha. Après avoir habité Oran puis Alger, où elle a régné une quinzaine d'années sur les nuits des cabarets, la chanteuse décide de partir s'installer à Paris en 1977. En France, elle chante dans les bars et sur les scènes de la capitale jusqu'à son divorce qui la force à
arrêter sa carrière pour s'occuper de ses enfants. La diva est de retour depuis la fin des années 90, continuant inlassablement à distiller son raï dans la plus pure tradition oranaise.

Etelvina Maldonado
Cette chanteuse née à Santa Ana en Colombie, il y a soixante-quatorze ans, est une des grandes spécialistes du bullerengue, musique percussive originaire de l'île de Barú dans la baie de Carthagène, et né dans les fêtes que les femmes enceintes, filles mères, concubines, veuves, divorcées, organisaient de leur côté. EtelvinaMaldonado est une petite grand-mère à l'apparence fragile,mais dotée d'un timbre de voix exceptionnel. Cette amie de Petrona Martínez a enregistré avec Paulino Salgado "Batata" et fait ses premiers pas dans le groupe de la musicienne Santos Valencia aux côtés de Totó La Momposina. Elle a formé son goût pour la musique avec ses parents, en parcourant les carnavals et les fêtes patronales, où se croisaient costumes chatoyants et tambours enfiévrés. Elle rêve de devenir chanteuse depuis toute petite, mais sa condition de femme dans une société corsetée par un machisme latent bloque ses velléités. Elle luttera toute sa vie, chantera en devenant mère, en devenant grand-mère, en étant quittée et même en lavant et repassant le linge des familles aisées de Carthagène. Sa persévérance paye et grâce à quelques rencontres bienvenues, elle participera à de nombreux projets et finira par sortir un premier album sous son nom en 2006.

Babi de Bistritsa
La subtilité et la perfection des voix féminines bulgares sont connues depuis des décennies. Avec les Babi (grand-mères) de Bistritsa, ce groupe de veilles femmes entonnant une diaphonie caractéristique de la région de Shoplouk, la fête devient l'un des éléments principaux du rituel d'initiation des jeunes femmes à la Saint Lazare. Chef d'oeuvre au patrimoine oral et immatériel de l'humanité de l'Unesco, ces chants et danses traditionnels, menacés de disparition par l'urbanisation croissante, portent en eux l'âme de la paysanne bulgare que les générations de femmes du village de Bistritsa ont su préserver. Ces rites de transmissions sont rythmés par une polyphonie, appelée shoppe, composée par l'izvikva (l'appel) et le bouchi krivo (le grondement) enrobé par un bourdon donnant cet effet de doublement des voix si impressionnant. Pour accompagner ces chants, les femmes, vêtues de costumes traditionnels, exécutent des séries de pas à la chaîne ou en ronde. Cette coutume, même si elle a évolué au cours du XXe siècle en devenant un spectacle scénique, est un superbe témoignage de l'importance des femmes dans la société traditionnelle bulgare.

Mazaher
La puissance et la richesse des traditions musicales égyptiennes ont longtemps influencé les musiques d'Afrique de l'Est et plus largement celles des pays du Golfe persique. Avec Mazaher, le rituel du zâr est à l'honneur. Cet ensemble, né en 2000, est l'un des tout derniers à faire perdurer cette cérémonie musicale de désenvoûtement dont on peut trouver des traces en Ethiopie, Soudan, Iran, Irak… Ce rituel guérisseur qui tire ses origines de l'Egypte antique donne une place prépondérante aux femmes. Réunies en cercles, les musiciennes et danseuses entonnent les différents répertoires, le zâr égyptien, le zâr abou el gheit et le zâr africain, aux rythmes des tambours, des psalmodiassions et de l'incontournable tamboura (lyre à cinq cordes). A l'image de la tarantelle italienne, ce rite pousse ses participantes vers une transe apportant apaisement et harmonie. Mené par la Cheikha UmSamah, qui tient son savoir de sa propre mère, Mazaher fait s'élever le zâr dans les salles de concert du monde entier afin d'éviter la disparition de cette coutume encore mal considérée dans la société égyptienne.

Nawal
Représentante d'une culture aux multiples facettes, Nawal chante et compose un folklore comorien moderne et pourtant toujours en prise avec ses traditions. L'archipel des Comores coincé entre le gigantesque continent africain et l'île de Madagascar a su se forger une forte identité culturelle et musicale. Irradiée par les rythmes d'Afrique, prenant sa source dans les harmonies indiennes et yéménites, bercée par les mélodies poétiques de l'ancien empire Perse et les sonorités arabes qui se sont imposées avec la religion musulmane, la musique
des Comores est le résultat d'un sublime métissage que Nawal transcende. Parmi les nombreux musiciens qui représentent la musique de ses îles, elle est l'une des seules chanteuses à s'être produite au-delà de ses frontières. Après deux albums, "Aman" et "Kweli", et plusieurs tournées qui l'ont emmené autour du monde, la musicienne est, aujourd'hui, une très grande voix de son pays.

Damadaká
Le sud de l'Italie, contrée baignée dans le creuset culturel méditerranéen, a vu naître sur son sol de nombreuses musiques et danses aux origines anciennes. Ces coutumes païennes, paysannes, portées aujourd'hui par une multitude de jeunes formations, restent très vivement ancrées dans la culture italienne. Damadaká est l'un des ensembles qui fait perdurer ces traditions. Formé au début des années 90, après un minutieux travail de collectage auprès des anciens, le groupe a choisi de s'axer sur les traditions de la région de Naples : la Campanie. Devenus experts dans la bonne conduite de la tammurriata, danse rythmée par les larges tambours appelés tammorra et la scansion régulière des chanteurs, les membres de Damadaká font aussi résonner la tarantelle ou la pizzica. Ces danses rituelles, jugées démoniaques par l'Eglise, laissant le plus souvent la première place aux femmes, permettaient
aux danseuses-victimes d'atteindre un état de transe ayant pour fonction d'éliminer de leurs veines, le venin de la tarentule qui les avaient piquées.

Zalindê
Le groupe Zalindê correspond particulièrement bien à la thématique de cette journée dédiée aux femmes maîtresses de cérémonies des festivités. Née à Paris en novembre 2002, cette batucada, orchestre de percussions brésiliennes rythmant les musiques et danses du carnaval, est la seule formation française uniquement composée de femmes. Elle est portée par la Française Chloé Deyme, qui a travaillé avec Marcelo Preto, le fondateur de "Barbatuques", Philippe Baden Powell ou encore Raul Mascarenhas, et la Brésilienne Roberta Rodrigues, "mestre de bateria", mais aussi choriste et percussionniste pour de nombreux artistes. Ne se limitant pas seulement aux traditions du pays de la samba, elles laissent libre cours à leurs envies en les mélangeant au funk, au hip-hop, au raï, au reggae et aux tourneries africaines ou caraïbes. Zalindê réunit une vingtaine de musiciennes issues d'horizons et d'origines divers dans un projet qui met en valeur métissage et diversité, où la fête et la danse sont le principal mot d'ordre.

Chirine El Ansary
La conteuse Chirine El Ansary est née en Egypte en 1971. Elle a grandi entre son pays natal et la France. Très tôt, elle se passionne pour le théâtre et se met à suivre les enseignements de l'Université américaine du Caire, de l'Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq de Paris et du Goldsmiths College de Londres. En parallèle de ses activités théâtrales, elle prend aussi des cours de danse. Ses années d'études terminées, la jeune femme commence une carrière de comédienne classique à laquelle elle mettra fin en 1996 pour se consacrer entièrement à sa passion pour les contes. Mêlant toutes les disciplines qu'elle affectionne et qu'elle maîtrise parfaitement, Chirine El Ansoury personnalise l'art du récit en couplant aux effets de sa voix ceux de son corps. Elle s'est fait connaître en adaptant les contes des 1001 nuits rendant ainsi hommage à lamère de toutes les diseuses d'histoires : la légendaire Shéhérazade. Un spectacle qui lui a permis de donner des représentations dans toutes les grandes capitales africaines et européennes.

AUTOUR DES CONCERTS
Table ronde : Dieu et la femme
Restauration

INFOS PRATIQUES
Tarif plein : 12 €
Tarifs réduits : 8 € et 6 €
Navette depuis Paris
Informations et réservations :
01 58 71 01 01
Avec le soutien de l'Ambassade de Colombie à Paris et de la Délégation Permanente de la République auprès de l'UNESCO.

Renseignements / Lieu


A 12h30




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