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Isaano Rwanda Culture

O.More

  • O.More
Date de création : 01/01/2002
Genre : Danse
Durée : 90
Rubrique : Danse

Le Spectacle
Création 2002

Chorégraphie : Bernardo Montet
Assistante à la chorégraphie : Tal Beit-Halachmi
Sol : Gilles Touyard
Costumes : Rose-MArie Melka
Lumières : Laurent Matignon
Montage son : Alain L'Helgoual'ch
6 danseurs et 3 musiciens gnawas.

En collaboration avec l'AFAA coproduction : Association Mawguerite, le Quartz, scène nationale de Brest, Montpellier danse 02.
Avec le soutien de L'Institut français de Marrakech.
L'Association Mawguerite est financée par la DRAC Bretagne, le Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional de Bretagne, le Conseil Général du Finistère, et le Quartz, scène nationale de Brest.

De loin résonnent les tambours, puis ils arrivent, en procession, prenant possession de l'espace en marchant en carré. Une communauté d'hommes : six danseurs, aux origines lointaines, (Kenya, Gabon, Maroc, Grèce, Côte d'Ivoire) et trois musiciens Gnawas.
Ils sont les Maures, le chœur d'une seule partition chorégraphique. Chacun nous conte sa version de la folie des hommes, autour d'une seule interprétation, une figure, le personnage d'Othello
Cette pièce a été créée après différents stages et ateliers menés en Afrique et au Maroc.

Othello / version Shakespeare
Othello est à l'origine une tragédie en vers et en prose de William Shakespeare. La pièce date de 1604 et raconte l'histoire d'Othello, général maure au service de la république de Venise.
Manipulé par son assistant Yago, le maure est persuadé, a tort, que son épouse Desdémone lui est infidèle. Rongé par la jalousie, il finit par la tuer, mais son geste accompli découvre la machination dont il a été victime et se donne la mort.
Cette célèbre tragédie est adaptée au cinéma en 1978 par un grand réalisateur américain, Orson Welles. Le film s'intitule Filming Othello et c'est cette réflexion sur l'œuvre de Shakespeare qui a inspiré Bernardo Montet dans sa création de O.More.

Othello / version Bernardo Montet
Bernardo Montet a confié aux hommes d'une tribu nomade, le soin de venir conter individuellement et collectivement l'histoire d'Othello, seul homme noir de l'histoire du théâtre occidental à avoir atteint une stature de héros mythique.
Bernardo Montet ne reprend pas la pièce de théâtre, il choisit de ne mettre en scène que des hommes. Son œuvre croise sept regards sur Othello, de six nomades qui en conteraient, individuellement et collectivement l'histoire, accompagnés par des musiciens gnawa, à savoir des musiciens-guérisseurs du Maroc, qui savent l'art de guider les transes libératrices.
Le spectacle nous conte comment le personnage d'Othello, transporté en terre africaine, réussit à prendre possession de six hommes, les laissant, à leur tour, dévorés par la jalousie.
Mais au-delà une question est soulevée : comment devient-on étranger à soi même ? Or par leur expérience de la transe, les musiciens gnawas touchent à cette question du déplacement vers le chaos.
En s'appuyant sur le poème tragique, Bernardo Montet s'attache à faire entendre la voix étrangère. Remettre en mouvement les activités humaines passe d'abord par le corps. Un travail qui revient sur l'identité au sens la plus archaïque :premier désir, première étreinte, rapport au sol, à la marche, à la voix. Ce faisant, il crée une langue qui nous parle de la séparation, du corps, de sa culture et de son rapport à la société ; de l'amour à la guerre.
Ce spectacle est conçu aux limites du cadre de scène, selon un dispositif qui intègre les musiciens et le public dans un champ de proximité et de partage d'expérience. L'abandon de la distance, due à la position du spectateur dans une salle et de l'interprète sur le plateau, permet de faire disparaître la peur du regard de l'autre.

Le parti pris des hommes / Six interprètes masculins
Alors que cette pièce se voue tout entier à la confrontation de différences, O.More s'établit d'abord paradoxalement, sur une uniformité essentielle : sa distribution n'engage que des hommes sur le plateau.
Six danseurs, trois musiciens. L'absence de la femme marque un arrachement premier et nécessaire, l'autre (sexe) est enfoui, pour hantise.
Bernardo Montet s'est entouré d'un groupe d'homme car il estime pouvoir de cette manière en dire plus et mieux sur les transactions du féminin et du masculin qu'en rebattant des clichés sur les rapports homme-femme.
" Je sentais que, si je mettais une Desdémone, on allait s'accrocher à la narration, avec le risque de restreindre la pièce à une confrontation homme-femme. Chez Shakespeare, il y a un seul noir ; dans O. More j'ai inversé la donne avec cinq danseurs noirs. Ne faire danser que des hommes montre aussi qu'on est dans une identité sexuelle complexe ;
dans O. More, il arrive que les hommes se travestissent, ce qui nous ramène au rituel gnawa ; le corps peut-être soit homme, soit femme, soit les deux. Dans la transe, le corps s'échappe de son enveloppe et de son rôle social. La transe permet tout ­ dans certains cas, les hommes en transe vont jusqu'à se moquer du rituel qu'ils sont en train d'exécuter. "
Bernardo Montet

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