Malgré d'évidents liens historiques entre le jazz et la musique traditionnelle africaine peu de projets réunissant des musiciens occidentaux de jazz et des musiciens traditionnels africains réussissent la fusion de ces musiques….
Ayant rencontré le koriste Ablaye Cissoko en 2009 au festival de jazz de St Louis du Sénégal, et écouté à cette occasion l'orchestre des tambours de St Louis dirigé par Babou Ngom, le batteur Simon Goubert avec les encouragement de la direction du festival projetait de construire un répertoire permettant de réunir musiciens traditionnels africains et de jazz.
Début 2010, Simon Goubert et Ablaye Cissoko échafaudaient ce projet. L'orchestre choisi réunissait Babou Ngom accompagné de 2 jeunes virtuoses aux sabars, Ousman Bâ à la flute peulh, la contrebasse de Jean-Jacques Avenel, la kora d'Ablaye Cissoko et la batterie et le piano de Simon Goubert.
Pour les compositions, le travail préalable le plus important a été de tenter de comprendre les approches si différentes que les musiciens avaient de la musique, ainsi que les fonctionnements et les rôles tenus par chacun, dans leurs traditions respectives.
Simon Goubert a ainsi évité de faire une translation du vocabulaire des jazzmen vers la musique traditionnelle sénégalaise, et de son contraire ; il a plutôt cherché à mettre en valeur les fondements musicaux communs aux deux langages, à savoir une grande rigueur rythmique combinée à l'élasticité du tempo, des couleurs obsessionnelles tendant vers une certaine forme de transe que l'on retrouve dans le Jazz modal coltranien par exemple, ou dans certaines formes assimilées au free Jazz,…..
Après le succès du concert donné en 2010 au festival de St Louis, le répertoire avec le soutien de l'institut français du Sénégal était enregistré à Dakar en 2011 et l'on peut affirmer que cet album constitue une des rares fusions du jazz et de la musique traditionnelle africaine réussie….