En 1994, au Rwanda, plus de 800 000 Tutsi sont tués entre les mois d'avril et de juillet. Trois mois pendant lesquels le pays entier a vu s'ériger des barrières sur chaque route tandis que dans les villages on organisait des battues pour traquer les fuyards. A la différence des autres vagues de massacres qui ont émaillé l'histoire rwandaise, l'ambition était alors de les tuer tous ; le mot d'ordre était clair. Et pour la première fois, des femmes se sont alors engagées en première ligne aux côtés des exécutants.

Dans l'enceinte de la Prison Centrale de Kigali, huit femmes incarcérées, filmées durant trois années, témoignent. Vingt-ans après le génocide, Immaculée et ses codétenues racontent leur participation aux violences, retracent leur itinéraire meurtrier et se confient.

A l'extérieur, Jérôme, le fils d'Immaculée, occupe une place insoutenable entre bourreaux et victimes. Né d'un père Tutsi, il peine à mettre des mots sur l'histoire qu'il a vécue. C'est l'histoire du génocide qui s'écrit et nous aide à comprendre comment des femmes ordinaires ont rejoint les rangs des tueurs. Une histoire qui ne cicatrise pas. La relation qu'il entretient avec sa mère, entre espoir de dialogue et réconciliation impossible, laisse entrevoir les profondes blessures d'un jeune homme, et celles du Rwanda d'aujourd'hui.

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